Un chemin semé d’embûches

Atelier de la rue de Saintonge

1986 : Il leur faut changer une première fois de local pour aller 64 rue de Saintonge à Paris. Le local étant encore occupé par le personnel en instance de reclassement, ils doivent cohabiter pendant plusieurs mois.

25 et 26 juin 1988 : les éléments de la cellule du Potez 25 en construction sont présentés pour la première fois à la Fête aérienne au Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget.


Dans les années qui suivent, l’équipe perd de nombreux mois de travail du fait de la nécessité de changer de locaux à deux reprises.

Rapidement, Michel Flora et son équipe sont informés que les locaux de la rue Poliveau doivent être repris pour construire des appartements sociaux. Michel Flora reprend son bâton de pèlerin pour trouver un nouveau local. Après plusieurs péripéties on lui propose un nouveau local situé 64 rue de Saintonge, Paris 75003.

Mais il y a un problème, car il est encore occupé par un service des PTT en cours de dissolution. Les agents attendent d’être nommés dans d’autres services. Mais ils n’ont pas le choix, et par leurs propres moyens, ils déménagent les machines et leur stock de contreplaqués et de bois pour l’aviation.  Ils cohabitent pendant 6 mois avant de pouvoir s’installer complètement.

La construction avance doucement.

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Construction du fuselage dans l’atelier de la rue Saintonge

Les 25 / 26 juin 1988, les éléments de la cellule du Potez 25 en construction sont présentés pour la première fois à la Fête aérienne au Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget.

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Présentation du fuselage du Potez 25 à la fête aérienne au Bourget

Atelier de la rue Mirabeau à Ivry/Seine

1989 : Il leur faut déménager une deuxième fois en 1989 pour aller 55 rue Mirabeau à Ivry/Seine. Comme à chaque fois, il a fallu nettoyer et remettre en état les locaux.

1996 : La construction avance doucement, faute de temps disponible, et c’est en 1996, lors du départ en retraite de Michel Flora que le projet s’accélère.

1998 : Air France apporte son aide en fabricant certaines pièces métalliques du fuselage et des ailes.

Mars 1999 : le fuselage du Potez 25, avec son train d’atterrissage, son berceau moteur, le radiateur et quelques capotages, ainsi que les commandes du fuselage et les premières nervures d’ailes, est présenté aux responsables de la Poste, de France Telecom, de Potez Aéronautique et le Musée de l’Air.


Au bout de trois années la petite équipe doit de nouveau abandonner leur local. Suite à la création de la Poste et de France Telecom, les bâtiments des PTT sont répartis entre les 2 entreprises. Le local de la Rue de Saintonge se trouve dans un immeuble revenant à la Poste et il faut partir. La direction régionale d’Ile de France de France Télécom leur propose un atelier désaffecté situé 55 Rue Mirabeau à Ivry sur Seine, en instance d’être remis au Domaine. Les portes et fenêtres sont murées. Une entreprise de maçonnerie vient démolir le mur devant la grande porte d’entrée et en entrant ils ont la surprise de voir que le bâtiment est squatté par des sans-abris. Mais il n’y a avait personne à l’intérieur. Après avoir muré le passage qui permet d’entrer dans le bâtiment, ils retroussent de nouveau leurs manches pour faire le ménage, nettoyer les immondices et enlever les vieux matelas et les nombreuses bouteilles vides qui se trouvent à l’intérieur. Une société spécialisée vient même pour désinfecter cet ancien atelier.

La direction régionale de France Telecom fait remettre en état l’électricité, le chauffage et les sanitaires, et se charge d’une partie du déménagement des machines, armoires, contreplaqués et bois. Michel Flora et son équipe se chargent du transport des éléments d’avions déjà en construction sur une remorque de grande longueur prêtée par un aéro club.

Dans les années 1990, des contraintes professionnelles viennent s’ajouter, laissant à Michel Flora de moins en moins de temps pour se consacrer à la construction du Potez 25.

C’est au début de sa retraite en 1996, car il a plus de temps (2 jours par semaine à Paris), que des avancées notables dans la fabrication du Potez 25 ont enfin eu lieu.

Deux ans plus tard, en 1998, Air France, par l’intermédiaire de son président, M. Spinetta, décide d’apporter son aide. La fabrication du cadre 1 et des ferrures d’ailes sont réalisées chez Air France industrie ce qui permet le montage du train d’atterrissage sur le fuselage et de certains capotages ainsi que le berceau moteur fabriqué par les ateliers de M. Roland Potez, Président de Potez Aéronautique.

Par ailleurs, une incroyable découverte permet de récupérer trois mâts d’un Potez 25 qui servaient jusqu’alors à soutenir la toiture d’un poulailler dans les environs de Carcassonne. Cela fut essentiel car Michel Flora n’avait pas retrouvé les plans de ces mâts ni ceux des ferrures de raccordement.

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Construction du Potez 25 dans l’atelier de la rue Mirabeau

C’est ainsi qu’en mars 1999, l’équipe de constructeurs amateurs est en mesure de présenter aux membres de l’Association et au Musée de l’Air le fuselage du Potez 25 avec son train d’atterrissage, son berceau moteur, le radiateur et quelques capotages, ainsi que la construction des nervures d’ailes.


La tempête du 26 décembre 1999

26 décembre 1999 : Une tempête emporte le toit de l’atelier de construction, détruisant des éléments du Potez 25 (dont le plan supérieur de l’aile, et des pièces du fuselage). Tout était sous l’eau.

Plusieurs mois ont été nécessaires pour refaire le toit et tout remettre en état. Mais cet événement avait provoqué le découragement et une certaine démotivation au sein de l’équipe, d’autant plus que France Telecom a annoncé peu après qu’ils voulaient reprendre les locaux pour les vendre. La construction s’arrête.

Juin 2000 : à l’occasion du centenaire de la naissance de Saint Exupéry, le fuselage remis en état est malgré tout exposé sur la place Bellecour à Lyon.

2001 : au salon du Bourget, la cellule du Potez 25 est présentée sur ses roues au Président Jacques Chirac à l’occasion de la remise de la légion d’honneur au berger Argentin qui sauva Guillaumet.


Le 26 décembre 1999, la tempête arrache une partie du toit de l’atelier de la rue Mirabeau. Michel Flora se trouve dans sa maison dans l’Yonne où il subit aussi des problèmes de toiture à cause de la tempête. Il est prévenu par Monsieur Watworth membre de l’association. Il se rend immédiatement à l’atelier où, avec les membres de l’association qui ont pu être prévenus, ils épongent et bâchent avec des toiles plastiques les avions, les machines, le matériel et le bois.

Les tuiles en tombant ont occasionné d’énormes dégâts, notamment sur le plan central de l’aile qui est trop abîmé pour être récupéré. Le fuselage est endommagé, mais moins gravement. De nombreuses journées de travail sont ainsi perdues.

Le fuselage du Potez 25 protégé contre les intempéries en attendant la réparation du toit de l’atelier

Toutes les machines sont sous les eaux ainsi que les chantiers de construction et le bois. Puis il faut faire le ménage, faire le tri et sécher les machines. Il faut attendre 48 heures avant que des couvreurs ne viennent bâcher le toit et attendre 3 semaines avant qu’ils ne viennent refaire la toiture et l’isolation. Il faut attendre 2 semaines de plus pour avoir de l’électricité et du chauffage.

Il y a beaucoup de pertes et plusieurs mois sont nécessaires pour tout remettre en état. Mais cet événement a provoqué le découragement et une certaine démotivation au sein de l’équipe, d’autant plus que France Telecom annonce peu après qu’ils veulent reprendre les locaux pour les vendre.

La construction s’arrête fin 1999 suite aux dégâts causés par la tempête du mois de décembre.

Deux événements  participent à la notoriété du projet :

  • En juin 2000, à l’occasion du centenaire de la naissance de Saint Exupéry, le fuselage remis en état peut malgré tout être présenté à Lyon sur la place Bellecour.

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A l’occasion du centenaire de la naissance de St Exupéry, exposition du fuselage sur la place Bellecour à Lyon
  • En 2001 lors du Salon du Bourget, la cellule du Potez sur ses roues est présentée au Président Chirac à l’occasion de la remise de la légion d’honneur à Juan Garcia, le berger Argentin qui sauva Guillaumet.

Dans son courrier au Directeur du Musée de l’Air et de l’Espace, Jacques Chirac remercie Michel Flora.

Lire plus : 2001-Exposition-Le-Bourget-Chirac

Michel FLora (à droite) avec le Président Jacques Chirac et le berger Juan Garcia

L’atelier des Maillys

2001 : M Flora doit quitter les locaux de la Rue Mirabeau à Ivry/Seine. Mais comment poursuivre la construction ? Michel Flora trouve alors une stabulation et deux écuries, près de son domicile sur la commune des Maillys, en Côte d’Or. Il les loue sur ses fonds propres. Il nettoie la stabulation, l’aménage, et crée l’Association de Sauvegarde du Patrimoine Potez 25. La construction peut enfin reprendre dans ce nouvel atelier.


Michel Flora avait été prévenu depuis plusieurs mois qu’il fallait partir, suite au désengagement de France Telecom de tous les immeubles non techniques et de leur mise en vente.

En retraite depuis 4 ans, il n’avait pu trouver personne pour le remplacer et prendre la relève pour la construction du Potez 25. Ses recherches pour trouver un local dans la région parisienne étaient restées vaines. Il fallait partir et chacun devait chercher de son côté pour trouver un atelier pour la construction de son avion.

De son coté, Michel Flora se fixe sur le terrain d’aviation de Pont sur Yonne à 3 kilomètres de sa maison. Avec trois constructeurs amateurs des lieux, ils avaient construit un hangar pour 4 avions. Michel Flora peut  y stocker son D 18 en construction sur la place qui lui revient, mais il n’y a pas de place pour le Potez 25 et son matériel.

Son épouse avait hérité de la maison de ses parents, dans le village des Maillys (21130) en Côte d’Or. Elle souhaite y retourner. Lors d’un voyage à Maillys, Michel Flora recherche une grange pour stocker le fuselage du Potez 25 et le matériel qu’il ne veut pas abandonner. Par chance, à cent mètres de leur maison, un agriculteur Mr Philippe Pérreur, vient d’arrêter son activité d’éleveur et n’a plus l’utilité de son écurie et de ses deux stabulations. Michel les loue sur ses fonds propres. Par sécurité et pour ne pas avoir à déménager dans les années à venir, il demande un bail de 10 ans, signé devant notaire.

Etable aux Maillys qui servira d’atelier après nettoyage

Puis, Michel Flora aménage les bâtiments. Après avoir enlevé le fumier, il finit de les nettoyer au karcher, démolit les mangeoires au marteau piqueur, regrée le sol avec l’aide d’amis… Avec son épouse il fait la peinture au sol grâce à de la peinture en limite de péremption qui lui a été offerte par un commerçant de la région.

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La direction régionale de France Télécom accepte de prendre en charge le déménagement du Potez 25, de son outillage et de son matériel que Michel Flora ne veut pas abandonner.

En 2001, après l’installation de l’atelier de construction dans le village de Maillys, ‘’l’Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Potez 25 ‘’ est créée et la construction du Potez 25 peut reprendre.

Le Potez 25 dans l’atelier des Maillys

Six mois sont perdus lorsqu’une société cinématographique contacte Michel Flora pour qu’il termine rapidement l’avion dans un délai de 2 mois, pour les besoins d’un film retraçant l’odyssée de Guillaumet dans les Andes. Malgré le concours des sociétés Robin et Mudry, parties prenantes dans cette réalisation, le projet ne peut finalement pas aboutir.

Parallèlement aux  activités de constructions, l’association participe à de nombreuses journées portes ouvertes et expositions, dont celles des Maillys (2004) ,  Montceau-les-Mines (2004) et Pouilly-en-Auxois (2005).

Exposition dans l’atelier des Maillys

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