L’Aéropostale

Lignes aériennes Latécoère / Cie générale Aéropostale

En 1918 Mr Latécoère créa la compagnie des ‘’lignes aériennes Latécoère’’ avec comme objectif le développement de lignes aériennes vers l’Afrique puis l’Amérique du sud.

En 1925 la ligne jusqu’à Dakar est ouverte et cette même année, les premiers vols de reconnaissance ont lieu en Amérique du sud.

C’est en avril 1927 que la Cie Générale Aéropostale est créée  sous l’impulsion d’un banquier français installé en Amérique du Sud : A. Bouilloux Laffont, et absorbe la société « lignes aériennes Latécoère ». Les lignes internes à l’Amérique du sud se développent.

Pour en savoir plus :  ‘’ Lignes aériennes Latécoère/Cie générale Aéropostale’’.

Potez 25 : la traversée des Andes

Rapidement, il deviendra nécessaire de poursuivre jusqu’au Chili par un tronçon direct de Mendoza à Santiago du Chili. Cette Liaison amena à relever un nouveau défi : franchir la barrière de la Cordillère des Andes.

Mermoz tenta l’aventure avec un Laté 25 qui possédait un plafond de 4000 m maximum pour franchir des cols culminants à plus de 4500 m « là où la montagne s’affaisse un peu » d’après Mermoz.

Résultats des essais en vol du Potez 25


Afin de pouvoir transporter son courrier de Mendoza à Santiago du Chili la compagnie générale Aéropostale s’est mis en chasse d’un avion capable de vaincre la barrière de la Cordillère des Andes.


Après de longues recherches l’avion de tous leurs espoirs fut le Potez 25 équipé d’un moteur Lorraine d’une puissance de 450 Ch.


Il possédait un plafond de vol de 7200 m et permettait de grimper 4000 m en 15mn 10s.

Le mois d’avril 1929 marqua les débuts de la liaison Mendoza / Santiago du Chili avec la réception du premier Potez 25 TOE à Buenos Aires. Mermoz qui était le chef pilote en Amérique du Sud fit les premiers essais avec Daurat à son bord. Ils traversèrent la cordillère en 2 heures et sans rencontrer aucun problème majeur.

Cette traversée démontra que le Potez 25 était l’appareil de la situation.

Pour en savoir plus : lire l’article ‘’La Ligne Aéropostale Buenos-Aires-Santiago et la traversée des Andes’’, (Bulletin technique des avions H.Potez, n° 5, Janvier 1930).

Guillaumet

Dès son retour, Daurat désigna Guillaumet pour assurer les liaisons postales Mendoza / Santiago du Chili. De retour le 14 juillet 1929 l’inauguration de la ligne Mendoza/Santiago du Chili fut célébrée avec Mermoz et Guillaumet.

Au cours de la 124ème traversée de la Cordillère un dramatique accident destiné à connaître un retentissement, eu lieu le 13 juin 1930 au lac Diamante : l’atterrissage dramatique de Guillaumet. Il mit plusieurs jours à redescendre. Après bien des aventures il fut retrouvé par un jeune berger Juan Garcia.

En 2001, remise de la légion d’honneur au berger Juan Garcia par la Président Chirac (à droite : M Flora)

Pour en savoir plus : ‘’Remise légion d’honneur au berger Juan Garcia’’

Guillaumet vient d’être retrouvé

Une fois rétabli, Guillaumet put reprendre ses vols.

Quant au Potez d’Henry Guillaumet, M Lefèvre mécanicien de l’Aéropostale en Argentine entreprit, trois mois plus tard, une première expédition avec des gauchos (gardiens de troupeaux à cheval).

L’avion accidenté de Guillaumet (Photo Lefèvre)

Sur les photos du Potez 25 prises sur le bord de la Laguna Diamante en Argentine après son atterrissage forcé, photos prises par Monsieur Lefèvre lors de sa première expédition  pour récupérer le courrier et le moteur, on comprend mieux les raisons de son capotage : c’était un champ de cailloux

Cette expédition permit de prendre le courrier, redresser l’avion, bien le fixer au sol car les vents sont très violents sur le lac diamante et démonter le moteur pour le redescendre.

Mais pour redescendre le moteur pas question de prendre un chariot, il n’y avait pas de routes. Il fallut réaliser un montage où le moteur de 450 kilos fut attaché sur des troncs et fixé sur les selles de quatre chevaux.

Ce n’est qu’au cours d’une seconde mission que le reste de l’appareil fut démonté et ramené. Le démontage fut facile mais pour le ramener sans le casser dans les éboulis fut beaucoup plus compliqué.

Cet avion fut réparé et revola.

Après cette aventure tous les Potez de l’Aéropostale furent repeints en rouge sur une partie du fuselage et les ailes pour être reconnaissables.

5 Potez 25 A2 et TOE de l’aéropostale continuèrent à voler en Amérique du Sud jusqu’en 1936, date à laquelle ils furent rayés des contrôles Veritas.

Lors de sa rencontre avec Michel Flora, Jean René Lefèvre lui remit les négatifs des photos de l’avion de Guillaumet pour qu’il en réalise une copie pour son usage personnel :

(cliquer sur une photo pour agrandir)

Opérations de déneigement

Retournement du Potez 25

Potez 25 redressé et attaché, en attente d’être redescendu

Equipe de gauchos participants à la récupération du Potez 25

Pour en savoir plus : lire l’article ‘’L’exploitation de la ligne Santiago-Buenos-Aires et Buenos-Aires-Santiago par la compagnie Générale Aéropostale’’,(Bulletin technique des avions H.Potez, n° 9, Janvier 1931).

Musée Guillaumet à Bouy


Enfin, pour en apprendre plus sur Henri Guillaumet, vous pouvez également vous rendre au Musée Guillaumet, à Bouy, près de Châlons-en-Champagne, où le célèbre aviateur est né en 1902 :.https://tourisme-en-champagne.com/salle-dexposition-henri-guillaumet/bouy/.

Guillaumet devant son Potez 25
(photo musée H Guillaumet, Bouy)
Guillaumet à Thionville, avec Mermoz
(photo musée H Guillaumet, Bouy)


MM Clavier et Lefèvre

Dans ses recherches sur le Potez 25, M Flora fit la connaissance des deux anciens chefs mécaniciens de l’aéropostale : MM Clavier et Lefèvre, affectés respectivement aux escales de Santiago du Chili et de Mendoza.

Mécanicien, Monsieur Clavier, entretenait à Santiago du Chili les Potez 25 en provenance de Mendoza. Il a également participé aux recherches de Guillaumet.

Jean Pierre Dabry (pilote de l’Aéropostale) et le mécanicien E Clavier lors des recherches pour retrouver Guillaumet

Il raconta que pendant la construction du terrain d’aviation, les militaires surveillaient cette construction dans l’espoir de s’en servir un jour. Lors de sa rencontre avec M Flora, Monsieur clavier griffonna sur l’arrière d’un dessin le plan des bâtiments de l’aérodrome et de la route qui y menait. Elle n’était pas goudronnée mais bétonnée.

Photo de E Clavier lors de sa rencontre à M Flora

Mécanicien à Mendoza en Argentine, Monsieur Lefèvre raconta à M Flora comment il participa à la recherche de Guillaumet dans les Andes.

Mr Lefèvre raconta à M Flora une aventure arrivée à Guillaumet : Il avait l’habitude, après  avoir franchi les derniers cols, de descendre sur Mendoza en faisant  des paliers de décompressions. Il exécutait des loopings, les sacs de courriers restant dans le poste passager sous l’effet de la force centrifuge. Jusqu’au jour où en haut de la boucle il resta sur le dos un moment et les sacs tombèrent dans le vide. Il s’en aperçut et localisa le point de chute. Dès l’atterrissage il fallut retrouver les sacs pour la suite du voyage, et ils partirent les chercher, montés sur des chevaux. C’est depuis ce jour que Monsieur Lefèvre fit fabriquer des couvercles fermant les postes passager des avions A2 et TOE.

Mr Lefèvre eut la gentillesse de donner à M Flora une photo de lui avec ses charentaises car il ne mettait pas de chaussures.

Lefèvre à Mendoza
Escale de Mendoza

E Clavier et JR Lefèvre terminèrent tous deux leur carrière comme chef d’escale à Air France.

Les Potez 25 TOE de la ligne Mendoza – Santiago

Deux Potez 25 TOE volèrent sur la ligne Mendoza – Santiago, tous deux construits à Meaulte :F-AJDX et F-AJDZ.

Les 2 arrivèrent équipés d’une hélice en bois et d’un radiateur ventral.

Un des 2 Potez 25 équipé d’une hélice en bois

Mais on trouve aussi des photos des Potez 25 équipés d’une hélice métallique. Cela se comprend, car il faut se rappeler que le moteur tournait pendant 50 heures et plus et qu’ensuite il fallait faire une révision complète. A cette occasion on changeait le moteur et il pouvait venir muni d’une hélice Levasseur  n°186 avec son moyeu.

Sur les photos du Potez 25 prises sur le bord de la laguna Diamante en Argentine après son atterrissage mouvementé (photos prises par Mr Lefèvre lors de la première expédition pour récupérer le courrier et le moteur), on peut voir sur une photo de l’avion sur le dos, le capotage moteur enlevé, la bride qui supportait le radiateur inférieur. L’enlèvement de ce radiateur se comprenait car le Potez TOE, avec son radiateur additionnel avait été conçu pour les pays chauds. Or dans les Andes le thermomètre descendait à moins 20 degrés.

Plan de la bride soutenant le radiateur
Brides visibles sur l’avion de Guillaumet

Dessins

Dessins du Potez 25 de Guillaumet réalisé par Benjamin Freudanthal

(voir le site internet de Benjamin Freudanthal: https://flyandrive.com

Dessins des Potez 25 de Guillaumet réalisés par Joseph de Joux